La contribution des sciences de l'information – communication aux débats publics
30 mai-1 juin 2012 Rennes (France)

Appel à communication > Présentation générale

Nous l’observons et le vivons : les chercheurs en sciences de l’information et de la communication, les groupes d’études, les équipes et les programmes de recherche analysent, dans leur diversité, les processus informationnels et communicationnels, les pratiques sociales, les dispositifs, les médias, les formes organisationnelles, les évolutions et les événements avec l’ambition d’augmenter, même de façon modeste, le savoir commun. Ces travaux ont souvent vocation à irriguer les débats publics, les demandes sociales et politiques, contribuent à les alimenter de connaissances validées et si possible de concepts, de savoirs…

Interroger la contribution des sciences de l’information et de la communication aux débats publics, c’est donc en premier lieu mesurer la portée de notre apport, en lien avec les autres disciplines, et analyser notre ambition de chercheurs, autrement dit, fixer notre spectre d’intervention, cerner les contours et en limiter la portée. Parler de contribution suppose le désir de participer au débat public, en facilitant la compréhension des problématiques envisagées et en en communiquant les « codes d’accès ». Participer aux controverses scientifiques, sociales ou politiques, les analyser. Mais contribuer signifie-t-il être entendu, et reçu ?

Contribuer, est-ce accepter les règles d’un jeu : la production de connaissances au service d’un marché, ou d’une idéologie, d’un industriel, d’une technique ou d’une politique ? Faut-il même qu’une discipline contribue aux débats publics ? Les acteurs ne seraient-ils suffisamment informés des questions qui les animent au point qu’il faille les leur expliquer ? La « contribution » d’une discipline de recherche serait-elle une sorte de justification institutionnelle d’une pratique auto-référencée ? Un accomplissement du désir de reconnaissance du chercheur ? Cette aspiration à la contribution (être entendu, enfin, être lu !), comme une « mission » de la recherche, mérite qu’on l’interroge.

Cette contribution est réelle, ou constitue une possibilité ouverte. Mais n’est-elle qu’une pierre apportée à l’ingénierie de la communication, laquelle se renouvelle en divers champs de la société, et accompagne, par exemple, la réforme de l’école ou du code de la nationalité ? Ou vise-t-elle à décrypter celle-ci ? La recherche en information – communication n’a-t-elle pas à déceler les usages de l’information et de la communication, à voir à quoi elles servent, au service de quoi elles sont mises, ce qu’elles font exister ? Si la communication peut aller jusqu’à créer et inventer un monde spécifique, la recherche n’a-t-elle pas à l’indiquer, à en retracer la genèse et, le cas échéant, à en montrer la facticité ? Qu’est-ce, enfin, qu’une contribution ? Comment advient-elle, opère-t-elle et s’intègre-t-elle ? Faut-il même vraiment contribuer ?

Les sciences de l’information et de la communication ont toujours été en prise avec le contemporain. Interroger la contribution des sciences de l’information et de la communication aux débats publics, c’est prendre la mesure des travaux menés pour comprendre le monde contemporain dans ses transformations, vouloir rendre visible ces travaux, et les arrimer à la réalité présente. C’est au moins (et peut-être au mieux) déconstruire les lieux communs, les trivialités ô combien prégnantes. Interroger l’histoire des processus et dispositifs communicationnels. C’est là une fonction sociale de la recherche, heuristique, pédagogique, de transmission. La prétention heuristique des sciences de l’information et de la communication est d’autant plus légitime que l’information – communication est aussi l’instrument de l’idéologie, du management, ou du gouvernement. En ce sens, il est de la responsabilité des sciences de l’information et de la communication d’interroger les rapports de celle-ci au pouvoir en tant qu’il se dit, fait signe, structure.

Communication et migrations, liens entre éthique, science et politique, place et évolution de l’information scientifique et technique, visibilité médiatique internationale de la richesse, concentrations dans les médias, évaluation des politiques publiques, information financière, conservation des traces de l’identité numérique et surveillance, utilisation des nouvelles technologies dans l’éducation, présence des « minorités » à l’écran, traçabilité et assurance qualité, évolution et recomposition des organisations sous l’effet des Tic ou des normes techniques, développement de la communication sur « l’avenir de la planète », information sur les risques sanitaires et pharmaceutiques, rôle des outils de télécommunications dans les révolutions sociales et politiques… Nombreuses sont les questions du débat public qui mobilisent les sciences de l’information et de la communication, qui, plus ou moins dans l’ombre, contribuent à les instruire. Si la communication n’est pas toute, et si tout n’est pas information, l’une et l’autre, réunies1, sont présentes dans la plupart des questions qui occupent les débats publics, sans que ces derniers soient nécessairement nourris des recherches en sciences de l’information et de la communication.

Voici donc, d’un tracé large et questionnant, l’objet d’un congrès qui, dans le respect de son format, entend rassembler les travaux conduits dans les différents segments ou périmètres de notre communauté scientifique. Du musée au plateau de télévision, de la communication ordinaire au politique, de l’organisation à l’institution, du geste aux applications numériques dites « sociales », du jeu vidéo aux compositions sonores interactives, les lieux et les espaces que nous investiguons mobilisent l’information – communication dans ses dimensions sociale, langagière, sémiotique et technique, et sont aujourd’hui objets de débats dont le périmètre de publicisation varie. Saisir la place de l’information – communication dans les sujets des débats contemporains, c’est donc faire notre travail ordinaire de chercheur, dans une mutualisation appelée à produire des effets. 


Cinq axes sont proposés pour accueillir, susciter ou orienter, sans exclusive toutefois, la réflexion : Informer - communiquer sans machine, médiatisation ?, information - communication et culture, mutations et émergences, épistémologie et conditions de la recherche en information - communication.


La publicisation de l’information – communication, sa médiatisation, ou non, sont au cœur des débats publics contemporains et traverse les différents « champs » sociaux. Ce sont ces mobilisations de l’information – communication que l’on souhaiterait voir ici interroger, de différentes disciplines, par des chercheurs engagés de longue date dans la recherche, et des jeunes chercheurs, femmes et hommes, pour aider à comprendre les enjeux des mutations en cours, et augmenter l’acuité de notre regard.

Dans ces thèmes, les travaux proposés dans les différents champs étudiés par la recherche en information – communication pourront se trouver regroupés.

Les communications seront présentées en trente minutes et discutées durant quinze minutes. Des temps de pause longs seront également consacrés aux échanges.

Les propositions de communication, anonymées, et soumises via cette plate-forme en ligne, seront étudiées et évaluées « en double-aveugle ». Elles comporteront au plus 1 300 mots, bibliographie comprise. La méthodologie d’analyse et le corpus, s’il y a lieu, seront spécifiés.


Calendrier :

- 18 juillet 2011 : publication de l’appel à communication ;

- 15 novembre 2011 : date limite de dépôt des propositions de communication (1 300 mots)

--> déplacé au 19...

- 5 janvier 2012 : retour des évaluations du comité scientifique à la Sfsic ;

- 15 janvier 2012 : notification des évaluations et de l’acceptation aux candidats ;

- 30 mars 2012 : date limite de dépôt du texte définitif (20.000 signes espaces et bibliographie compris).

Personnes connectées : 1 Flux RSS